Chronique France Bleu : Kingdomino et consorts
Un royaume à construire avec des dominos modernes, des couronnes, de l’anticipation, un peu de chance et quelques coups fourrés.
Attributs royaux
Kingdomino est un jeu édité par Blue Orange, créé par Bruno Cathala et illustré par Cyril Bouquet.
Il est jouable de 2 à 4 joueurs, à partir de 8 ans, en une quinzaine de minutes.
C’est un jeu de pose de tuiles familial (enfants et adultes s’amusent et peuvent gagner), compétitif (celle ou celui qui a le plus de points gagne) basé sur la mécanique des dominos mais modernisée et dynamisée par une façon d’obtenir les dominos qui fait tout le sel du jeu.
Construire sa renommée
Chacun démarre la partie avec sa propre tuile château et doit créer autour de ce château le plus beau royaume en posant ses tuiles le plus efficacement possible, dans un espace de 5 cases de long et 5 cases de large.
Les tuiles sont des dominos, composés de 2 cases de paysages (désert, mer, forêt, etc.)
A son tour, il faut poser une tuile en lui faisant toucher soit son château, soit une tuile avec un paysage identique.
Sur certaines cases, une ou plusieurs couronnes sont dessinées. Les couronnes servent à obtenir des points de victoire : à la fin de la partie, pour chaque type de paysage, on compte le nombre de cases de ce type qui se touchent et on multiplie par le nombre de couronnes dessinées sur ces cases. Une zone de 5 cases de Forêt sur les quelles sont dessinées en tout 3 couronnes rapporteront 15 points.
La joueuse ou le joueur avec le plus grand nombre de points remporte la partie.
Bien régner, c’est savoir choisir
La spécificité du jeu – et son intérêt stratégique – réside dans la manière de choisir ses dominos. A tout moment, il y a sur la table les dominos qui vont être joués ce tour-ci (ceux qui vont être placés dans les différents royaumes), ainsi que les dominos disponibles pour le tour suivant.
Les dominos ont tous un nombre unique écrit sur leur verso. Lorsqu’il sont piochés, ils sont placés sur la table dans l’ordre croissant de ces nombres.
A chaque tour, le jeu se déroule dans l’ordre des dominos : le joueur ayant réservé le domino de plus faible valeur joue, puis le joueur ayant réservé celui de valeur immédiatement supérieur, et ainsi de suite. Lorsqu’il joue, un joueur effectue 2 actions:
- il ou elle place dans son royaume le domino réservé au tour précédent,
- puis en réserve un parmi les nouveaux révélés, en y plaçant un pion à sa couleur.
Et c’est là que les ennuis commencent pour les monarques : faut-il réserver le premier domino afin de pouvoir choisir en premier parmi les prochains dominos disponibles ? Réserver le domino qui rapporte le plus de points quitte à perdre l’avantage du choix sur le prochain tour ? Réserver un domino qui rapporte peu de point mais qui serait très avantageux pour un adversaire ?
Pour corser un peu plus les décisions, la répartition des paysages et des couronnes n’est pas équitable : il y a plus de cases Champ que de cases Mine mais il y a beaucoup moins de couronnes sur les case Champs que sur les cases Mine.
Entre bonne et mauvaise fortune, choix cornéliens et coups fourrés, développer son royaume est une expérience à fortes émotions !
Famille royale
Pour s’adapter à différents publics, le jeu se décline en une gamme :
- QueenDomino pour des joueurs plus aguerris. Cette version apporte de nouvelles façons de marquer des points :
- Chevaliers : ils rapportent immédiatement les points de la zone du paysage sur lequel le chevalier a été placé.
- Bâtiments : ils peuvent être achetés dans un marché partagé et construits sur un nouveau type de paysage (les chantiers).Les bâtiments ont des pouvoirs qui viennent enrichir la partie (obtenir de nouveaux chevaliers, ajouter de nouvelles façons de gagner des points, gagner de l’argent pour acheter les bâtiments, etc.)
- Dragomino pour des jeunes enfants (à partir de 5 ans). Dans cette déclinaison, les règles ont été allégées et assouplies : les paysages ne doivent plus forcément se toucher mais il y a une gratification lorsqu’ils se touchent (un oeuf de dragon)
Trésors cachés
En plus du bon moment qu’ils procurent, chacun des jeux de la gamme, permet de mettre en oeuvre (de manière plus ou moins appuyée) un tas de compétences :
- calcul mental (« où en suis-je dans mon total de points de victoire ? »)
- empathie (« quelle stratégie semble suivre mes adversaires ? »)
- observation (« quelles tuiles prennent mes adversaires ? »)
- calcul de probabilités (« quelle chance ai-je qu’un domino Foret soit disponible au prochain tirage ? »)
- construction d’une stratégie (« cette partie, je me focalise sur les Mines, et je gêne un maximum d’adversaires »)
- adaptation (« tout le monde part sur les Champs, je vais finalement tenter Foret et Mer »)
- prise de risque (« il ne reste plus que 3 tuile avec une Mine dans la pioche, que faire ? »)
Alors n’attendez plus et jouez ! 😀