Comment faire parvenir une lettre d’amour jusqu’à l’élue de son cœur ? C’est le défi à relever dans Love Letter, un petit jeu de déduction et de bluff aux mécaniques très simples.

Une chronique diffusée le 3 avril 2021 sur France Bleu Loire Océan.

L’amour gagne toujours

Love Letter est un jeu édité par Zman Games, créé par Seiji Kanai.

C’est un jeu rapide de bluff et de déduction.

Simple et riche

Les personnages de la cour se disputent les faveurs de la Princesse. Pour l’emporter, deux solutions :

• Être le dernier prétendant en jeu.
• A la fin de la partie, avoir en main la carte de plus haute valeur.

17 cartes, avec un principe simple, plus une carte a de valeur en fin de partie, moins elle est utile pour éliminer ses adversaires pendant la partie.

Rapide

La mise en place est simple :

• Une carte distribuée à chaque joueur
• Une carte écartée – pour ajouter un peu d’incertitude
• Les autres cartes constituent la pioche

Direct

Au début de son tour, le joueur pioche une carte. Il a alors 2 cartes en main, et doit choisir quelle carte il souhaite utiliser et la joue face visible devant lui. Le pouvoir de la carte est alors activé. Parmi ces cartes, on retrouve :

• Une servante pour se protéger.
• Un prêtre pour aller voir le jeu de l’autre.
• Un prince pour obliger un joueur à défausser sa carte.
• Un roi pour obliger un joueur à échanger sa carte avec nous.
• Un baron pour déclencher une guerre avec un autre joueur.
• Un garde pour tenter de deviner la carte d’un autre joueur, et l’éliminer en cas de réussite.
• Il y a aussi la Princesse, qui ne supporte pas d’être écartée – élimination instantanée du joueur.
• Et la comtesse, qui ne vit pas bien avec Roi & Prince – il faut impérativement la jouer.

Avec un nombre de cartes limité, il y a :

• une part de bluff – défausser la Comtesse alors que l’on a ni Roi, Prince ou Princesse avec elle ;
• une part de déduction, en observant les cartes déjà jouées pour deviner la carte d’un joueur.

Les règles sont simples, et sont rappelées dans une aide de jeu qui tient sur une carte. Les parties sont rapides – le jeu est annoncé pour 2 à 6 joueurs mais il est parfait à 4 joueurs – assez de joueurs pour avoir des interactions nombreuses, suffisamment de joueurs pour que chacun puisse, s’il est encore en vie, rejouer plusieurs fois.

Une cour, oui, mais mieux vaut n’être que 4 à la constituer

A 6 joueurs, avec 6 cartes distribuées et une carte écartée, il n’en reste que 10 dans la pioche. Autant dire que cela va très vite.

C’est un classique, dont on trouve de nombreuses adaptations à des univers plus ou moins décalés comme celui de Batman,Star Wars, Munchkin où on croisera le Troll des Forums, la Plante en pot et le canard de l’apocalypse. En conservant à chaque fois exactement les mêmes règles ou en les adaptant très légèrement.

Bluff, déduction, plaisir de  faire tomber son adversaire dans un piège, ou s’acharner sur celui qui nous a éliminé le tour précédent… bcp d’émotions variées dans ce jeu qui tourne vite et bien.

Utilisation ludopédagogique

C’est un support intéressant pour travailler les probabilités dans un cas concret par rapport aux cartes déjà jouées, aux cartes restantes et à l’inconnue, la carte écartée

On peut également travailler la logique -> si il a joué cette carte et que ces cartes-ci sont déjà jouées alors sa carte restante est…

Bon jeu !